I. Mieux comprendre l'hypnose
1. L'hypnose.
L'hypnose est un domaine très varié avec plusieurs techniques.
Il existe plusieurs types d'hypnose :
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Traditionnelle : Durant la séance c'est l'hypnotiseur qui dirige. Il fait des suggestions explicites et le patient reste passif.
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Semi-traditionnelle : L'hypnotiseur fait des suggestions implicites et explicites.
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Nouvelle : c'est une communication entre le patient et l'hypnotiseur.
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Ericksonienne : c'est le patient qui choisit où il veut être et l'hypnotiseur ne fait que le suivre.
L'hypnose peut soigner certaines douleurs ou phobies. Toutefois, les cas psychiatriques graves (schizophrénie...), le sevrage des drogues et les maladies chroniques graves (cancer...) ne peuvent être soignés via l'hypnose.
Qu’est-ce que l’hypnose thérapeutique ?
L’hypnose thérapeutique est une expérience au cours de laquelle la perception et la représentation des objets, des choses qui nous entourent sont modifiées. Elle permet de changer la manière d’appréhender une situation ou encore de percevoir les douleurs. Au cours de l’hypnose, le patient est en quelque sorte embarqué dans une expérience, fondée autour de l’imaginaire. Tout son corps et son esprit sont sollicités. Grâce au développement des neurosciences, les scientifiques ont pu montrer que des modifications importantes de l’activité cérébrale apparaissent au cours de l’hypnose. Plusieurs zones cérébrales sont concernées (celles de la perception corporelle, de la production d’image ou encore du traitement de l’information émotionnelle). L’hypnose a donc une influence non négligeable sur notre cerveau, ce qui modifie notre perception des choses et des évènements.
L'hypnose est une sorte de voyage imaginaire de notre inconscient. Plusieurs critères sont à prendre en compte pour hypnotiser. Notre inconscient comprend le sens littéral des mots mais peut aussi leurs donner plusieurs sens. Avant les séances, l'hypnotiseur choisit les termes qu'il va employer car il ne faut que des termes positifs et il faut être précis dans le choix des mots pour influencer le patient dans la direction que l'on souhaite.
Dans quels domaines utiliser l’hypnose médicale ?
L’hypnose possède un champ d’application très large. Aujourd’hui, elle a trouvé sa place dans la psychiatrie, la médecine interne, la gastro entérologie, le traitement de douleurs chroniques, au sein des services de pédiatrie, la dermatologie ou encore pour la sédation lors d’opérations.
De plus, elle permet d’accompagner les patients atteints de maladies graves (entre autres les cancers) en leur permettant de minimiser les effets secondaires, la gestion du stress ou encore améliorer la récupération du patient. Ce dernier vit donc ses soins de façon plus sereine et dans un meilleur environnement psychologique. Une vraie relation, entre le patient et le médecin, s'installe durant le cycle où le patient est préparé à l'opération sous hypnose. Le patient est amené à beaucoup parler sur ses souvenirs agréables pour que durant l’opération il ne sente pas la douleur.
2. L'autohypnose.
On utilise l'autohypnose inconsciemment lorsque nous ne faisons plus attention à ce qui nous entoure. Cela nous arrive souvent lorsque nous pensons. On pense que c'est de la rêverie. C'est une sorte de relaxation, qui entre en relation avec notre inconscient. L'autohypnose consiste à améliorer son comportement, ses émotions et sa capacité de travail. La contrôler peut nous aider dans différents domaines comme être calme ou résoudre un problème.
Parfois, pendant la nuit, notre inconscient refait surface et cela nous aide à résoudre des problèmes que nous avions pendant la journée. Plus on utilise l'autohypnose, plus on comprend son utilisation et ses avantages.
Ce schéma représente notre esprit. On peut remarquer, qu'à l'état conscient, nous avons une limite que l'on ne peut pas franchir. Au-delà de cette limite, se trouve notre inconscient que l’on ne peut pas atteindre, ce sont souvent des souvenirs dont on ne veut pas se rappeler. Par contre, à l'état hypnotique, cette limite n'existe plus et l'on peut accéder à notre inconscient. Dans le domaine médical, on utilise cette technique pour se rappeler des souvenirs par exemple les traumatismes. Si on pratique l'autohypnose, on peut accéder seul à notre inconscient.
3. Les préjugés.
Malgré des résultats probants, les patients qui vont se faire opérer sous hypnose ont souvent des préjugés. Notamment celui de se faire manipuler mentalement. Les médecins trouvent cela « déraisonné ». Ils ont également peur de sortir de l’état hypnotique pendant l’opération ou que l’hypnose ne fonctionne pas. Ces inquiétudes viennent principalement des spectacles que l'on voit à la télévision car les candidats ne se rendent pas compte de ce qu'ils font. Tout ceci est fait pour impressionner le public. Or, cela n’est pas possible, car même sous hypnose, on reste tout de même conscient de ce que l’on nous demande, et si le médecin nous propose quelque chose qui va à l’encontre de nos valeurs, on ne le fera pas. On ne peut donc rien nous imposer.
4. Les formations.
Il faut savoir que tout le monde peut provoquer un état dit "hypnotique" chez une personne sans en être conscient et sans être un professionnel de santé. Par exemple, lorsque l’on console quelqu’un, qu’on lui parle pour le calmer, il s’agit d’une forme d’hypnose. Cependant, cela ne veut pas dire que l’on est capable de pratiquer des soins sur une personne. Seuls les professionnels du soin sont capables de traiter la douleur des patients, de soigner une phobie, une addiction, de contrôler l’anxiété ou le stress des patients ou encore de pratiquer une hypnosédation. Il est donc nécessaire d’avoir reçu une formation.
De plus en plus de professionnels cherchent à se former à l'hypnose car c'est un monde totalement différent avec son propre code et son propre langage. Ce sont plus généralement des médecins, des infirmiers, des anesthésistes et des aides-soignants qui vont à ces formations pour pratiquer l'hypnosédation dans le milieu hospitalier. Pour les professionnels de santé, il existe treize diplômes universitaires. Tout le monde n'accède pas à ces formations car elles sont très sélectives : une personne sur vingt-cinq est prise.
L'institut de formation le plus reconnu est celui de Biarritz, l'institut « Milton Erickson », une des références mondiale de l'hypnose, Marie-Elizabeth Faymonville, enseigne cette formation. Le stage dure 10 jours environ, mais pour pratiquer l'hypnose en opération il faut au moins 300 heures de formation.
Durant ces formations, on apprend le langage spécifique à l'hypnose, les conditions favorables. Par exemple, il faut changer de ton et de rythme de parole. Ensuite, ils s’entraînent deux par deux, un qui fait l'hypnotiseur et un autre qui fait le patient, ce qui les aide à s'expérimenter.
D'autres formations sont possibles suivant les techniques d'hypnose que l'on veut apprendre. Voici un schéma qui résume les autres formations
Conclusion.
L’hypnose peut être utilisée dans de nombreux domaines mais, bien que très ancienne, elle n’est pas encore très répandue notamment à cause des préjugés qu’elle suscite. Ainsi, il existe plusieurs sortes d’hypnoses pour soulager les douleurs et si nous pouvons la pratiquer inconsciemment, les personnes voulant exercer cette méthode dans un cadre professionnel doivent suivre une formation spécifique et spécialisée selon les applications médicales qu'elles ont choisies.
Neurosciences : ensemble des disciplines scientifiques qui étudient le système nerveux.
Sédation : atténuation ou disparition de la perception de la douleur.